Résumé
Contexte
Objectif
Méthodes
Données
Valeurs
Résultats
Avantages, désavantages et coûts
Conclusions
Mots clés
Niveaux de résultats | Catégories de recommandations |
---|---|
I: Résultats obtenus dans le cadre d’au moins un essai comparatif convenablement randomisé. | A. On dispose de données suffisantes pour appuyer la mesure clinique de prévention |
II-1: Résultats obtenus dans le cadre d’essais comparatifs non randomisés bien conçus. | B. On dispose de données acceptables pour appuyer la mesure clinique de prévention |
II-2: Résultats obtenus dans le cadre d’études de cohortes (prospectives ou rétrospectives) ou d’études analytiques cas-témoins bien conçues, réalisées de préférence dans plus d’un centre ou par plus d’un groupe de recherche. | C. Les données existantes sont contradictoires et ne permettent pas de formuler une recommandation pour ou contre l’usage de la mesure clinique de prévention; cependant, d’autres facteurs peuvent influer sur la prise de décision. |
II-3: Résultats découlant de comparaisons entre différents moments ou différents lieux, ou selon qu’on a ou non recours à une intervention. Des résultats de première importance obtenus dans le cadre d’études non comparatives (par exemple, les résultats du traitement à la pénicilline, dans les années 1940) pourraient en outre figurer dans cette catégorie. | D. On dispose de données acceptables pour déconseiller la mesure clinique de prévention. |
E. On dispose de données suffisantes pour déconseiller la mesure clinique de prévention. | |
III: Opinions exprimées par des sommités dans le domaine, fondées sur l’expérience clinique, études descriptives ou rapports de comités d’experts. | L. Les données sont insuffisantes (d’un point de vue quantitatif ou qualitatif) et ne permettent pas de formuler une recommandation; cependant, d’autres facteurs peuvent influer sur la prise de décision. |
Déclarations sommaires
- 1.L’ablation de l’endomètre est une intervention chirurgicale à effraction minimale sûre et efficace qui en est venue à constituer, dans certains cas, une solution de rechange bien établie au traitement médical ou à l’hystérectomie pour la prise en charge des saignements utérins anormaux (I)
- 2.Une préparation de l’endomètre peut être mise en œuvre pour en faciliter l’ablation résectoscopique et peut également être envisagée dans le cas de certaines techniques non résectoscopiques. Lorsque l’on a recours à l’ablation résectoscopique de l’endomètre, l’amincissement préopératoire de ce dernier donne lieu à une hausse des taux d’aménorrhée à court terme, à une atténuation de l’absorption du liquide de distension et à une réduction de la durée opératoire, par comparaison avec l’absence de traitement. (I)
- 3.Les techniques non résectoscopiques sont techniquement plus faciles à utiliser que les techniques résectoscopiques, nécessitent des temps opératoires plus courts et permettent l’utilisation d’une anesthésie locale (plutôt que d’avoir recours à une anesthésie générale). Toutefois, ces deux techniques comptent des taux comparables de satisfaction des patientes et d’atténuation des saignements menstruels abondants (I).
- 4.Les techniques résectoscopiques et non résectoscopiques d’ablation de l’endomètre comptent toutes de faibles taux de complication. La perforation utérine, la surcharge liquidienne, l’hématomètre et les lacérations cervicales sont plus courantes dans le cas de l’AE résectoscopique; les crampes utérines, la douleur et les nausées / vomissements périopératoires sont plus courants dans le cas de l’AE non résectoscopique (I).
- 5.L’efficacité de tous les dispositifs d’ablation non résectoscopique de l’endomètre disponibles au Canada a été démontrée en ce qui concerne l’atténuation du flux menstruel; de plus, ils mènent tous à des taux élevés de satisfaction des patientes. Le choix du dispositif à utiliser dépend principalement de l’opinion du chirurgien et de la disponibilité des ressources. (I)
- 6.L’utilisation d’anesthésiques et de blocs locaux, d’une analgésie orale et d’une sédation consciente permet la tenue d’une ablation non résectoscopique de l’endomètre au sein de milieux nécessitant des ressources moindres, y compris dans des milieux non hospitaliers réglementés. (II-2)
- 7.Les patientes n’étant exposées qu’à de faibles risques et présentant une tolérance satisfaisante à la douleur sont de bonnes candidates pour ce qui est de la tenue d’une ablation endométriale dans un milieu autre qu’en salle d’opération ou dans un centre chirurgical autonome. (II-2)
- 8.Les techniques d’ablation de l’endomètre tant résectoscopiques que non résectoscopiques sont relativement sûres et ne comptent que de faibles taux de complication. Parmi les complications les plus graves, on trouve la perforation (s’accompagnant de lésions potentielles aux structures adjacentes), l’hémorragie et l’infection. (II-2)
- 9.La tenue concomitante d’une stérilisation hystéroscopique et d’une ablation endométriale peut être sûre et efficace tout en favorisant une approche à effraction minimale. (II-2)
Recommandations
- 1.L’évaluation préopératoire devrait être exhaustive, de façon à pouvoir écarter toute contre-indication à l’ablation de l’endomètre. (II-2A)
- 2.Les patientes devraient être avisées de la nécessité d’une contraception permanente à la suite de l’ablation de l’endomètre. (II-2B)
- 3.Les évaluations recommandées en présence de saignements utérins anormaux (dont, entre autres, le prélèvement endométrial et l’évaluation de la cavité utérine) sont des composantes nécessaires de l’évaluation préopératoire. (II-2B)
- 4.Les cliniciens devraient demeurer à l’affût des complications propres à l’ablation résectoscopique de l’endomètre, comme celles qui sont associées au produit de distension et aux lésions électrochirurgicales. (III-A)
- 5.Dans le cas de l’ablation résectoscopique de l’endomètre, un protocole strict devrait être respecté pour ce qui est de la surveillance liquidienne et de la prise en charge, et ce, afin de minimiser le risque de voir se manifester des complications associées à la surcharge de produit de distension. (III-A)
- 6.Lorsque l’on soupçonne qu’une perforation utérine s’est manifestée au cours de la dilatation cervicale ou dans le cadre de l’utilisation du résectoscope (sans électrochirurgie), l’intervention devrait être abandonnée et la patiente devrait faire l’objet d’une surveillance étroite de façon à ce que l’on puisse demeurer à l’affût des signes d’hémorragie intrapéritonéale ou de lésion viscérale. Lorsque la perforation se manifeste dans le cadre d’une électrochirurgie ou lorsque le mécanisme de la perforation demeure incertain, la tenue d’une exploration abdominale est justifiée pour assurer l’hémostase et écarter la présence de lésions viscérales. (III-B)
- 7.Dans le cas de l’AE résectoscopique, lorsque la présence d’une perforation utérine a été écartée, l’hémorragie aiguë pourrait être prise en charge au moyen d’un tamponnement intra-utérin par sonde de Foley, d’une injection intracervicale de vasopresseurs ou de l’administration de misoprostol par voie rectale. (III-B)
- 8.Lorsqu’une nouvelle ablation de l’endomètre est envisagée à la suite d’une intervention non résectoscopique ou résectoscopique, elle devrait être menée par un chirurgien hystéroscopique sous visualisation directe de la cavité Les patientes devraient bénéficier de services de counseling au sujet des risques de complications qui sont associés à la tenue d’une nouvelle ablation de l’endomètre. (II-2A)
- 9.En présence d’une pathologie intracavitaire considérable, la tenue concomitante d’une ablation résectoscopique de l’endomètre et d’une myomectomie / polypectomie hystéroscopique devrait être envisagée. (II-3A)
Article info
Footnotes
La présente directive clinique a été analysée par le comité de pratique clinique-gynécologie et approuvée par le comité exécutif et le conseil d’administration de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada.
Tous les collaborateurs nous ont fait parvenir une déclaration de divulgation.
Les recherches documentaires et le soutien bibliographique nécessaires aux fins de la rédaction de la présente directive clinique ont été assurés par Mme Becky Skidmore, analyste de recherche médicale, Société des obstétriciens et gynécologues du Canada.
Ce document fait état des percées récentes et des progrès cliniques et scientifiques à la date de sa publication et peut faire l’objet de modifications. Il ne faut pas interpréter l’information qui y figure comme l’imposition d’un mode de traitement exclusif à suivre. Un établissement hospitalier est libre de dicter des modifications à apporter à ces opinions. En l’occurrence, il faut qu’il y ait documentation à l’appui de cet établissement. Aucune partie de ce document ne peut être reproduite sans une permission écrite de la SOGC.